CCF22 : la musique francophone est toujours en forme

COMPTE RENDU – Retour en photos et en quelques mots sur Coup de coeur francophone édition 2022.

Une nouvelle édition de Coup de cœur francophone débutait et nous revoilà à devoir choisir entre une programmation fournie de projets en tous genres, certains déjà connus et approuvés, d’autres dont on est fort curieux.

Jesuslesfilles, blesse, Lysandre et hôte

On débute notre première fin de semaine par un tour au Ministère pour une soirée pop-électronique de la hype. Hôte, finaliste de la dernière édition des Francouvertes lance son dernier EP, tandis que Lysandre, révélation Radio-Canada 2022-2023 emporte le public de son timbre de voix clair et précis aux consonnances lyriques et les titres extraits de son premier album, Sans oublier.

Samedi rock, puisque ce n’est pas un, ni deux, mais bien trois concerts auxquels on assiste. L’affiche du Cabaret du Lion d’or nous a mis l’eau à la bouche. Blesse, le nouveau projet de trois des ex-membres de feu Zen Bamboo ouvre le bal pour Jesuslesfilles que nous n’avions jamais encore vu sur scène. Si blesse peine à nous convaincre malgré des singles très réussis (il ne s’agit que de leur 3e show depuis leur création), Jesuslesfilles en envoie plein nos tympans. Ca arrache, ça dépote, et le public tente de timides pogos face à un groupe consistant et rodé.

On serait bien partie au lit (reposer nos vieux os) mais Mort Rose faisait ses adieux à Au revoir cowboys. Des adieux fidèles à leur habitude, tout en bonne humeur, rock’n’roll, solos bien sentis et néons rose/rouge l’histoire que les planètes soient bien alignés. L’Escogriffe est en forme et rend hommage à ces 4 + 3 ex-cowboys que l’on a hâte de retrouver dans un futur qu’on espère pas trop lointain.

Etienne Coppée, Lumière, Allô Fantôme, Lonny…

Début de semaine plus intimiste au Ministère. Une Française dans la programmation, et pas n’importe laquelle, ça vaut bien le détour en ce lundi morose. Lonny ouvre la soirée pour Sébastien Lacombe. Seule avec sa guitare, le timbre de voix profond, les textes et les mélodies travaillés, Lonny arrête le temps et surprend. On entend Laura Marling et Baptiste W. Hamon (qu’elle a beaucoup accompagné) mais on nous dit dans l’oreillette que certaines des chansons feront certainement un bout de chemin dans nos oreilles avec du recul.

Mardi de folie à la Sala Rossa. Soirée cuir et paillettes avait écrit Lumière sur ses réseaux sociaux. Allô Fantôme, derrière son clavier, a pris de l’envergure depuis son passage aux Francouvertes. Toujours accompagné de 7 musiciens, le Québécois démontre plus d’aisance scénique aidé par des compositions pop-baroques toujours aussi réjouissantes.

Au tour de Lumière que l’on voit sur scène (en full band) pour la toute première fois. On est sur du show pur et dur mené par un Etienne Côté en grande forme (malgré un emploi du temps qui l’a amené à faire les premières parties des Zénith de Clara Luciani quelques jours avant). L’univers, centré sur les relations amicales et amoureuses, est charmant, quelques fois plus désabusé (et oui, l’amour n’est pas toujours heureux). Les musiciens et choristes ne lésinent pas à la tâche. Résultat, on nous en met plein les mirettes.

Cerise sur le Sunday qui a en fait lieu un jeudi. La deuxième soirée sold out d’Etienne Coppée à la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours. Une soirée enchanteresse, enveloppante et tutti quanti. Tout le champ lexical de la douceur pourrait être listé sans gène pour ce concert à l’acoustique dingue (merci Jésus). Sur l’autel métamorphosé en salon coppéen, Etienne Coppée et ses ami.e.s nous bombardent de bonnes ondes et d’amour à gogo. On a mal aux fesses mais on on repart l’âme en paix, bénis par la musique et le sourire communicatif d’Etienne. Amen.

Photos : Emma Shindo