Étienne Coppée : ensemble, l’amour, toujours

CHRONIQUE – Étienne Coppée a sorti son tout premier album il y a quelques mois et on n’avait pas encore eu l’occasion de vous parler de ce petit écrin d’espoir et d’amour.

Ça commence par quelques accords de piano feutré. Tout doux. En crescendo jusqu’à la première phrase chantée dans un silence chaud et habité. C’est “Le vent se lève”, le titre d’ouverture du premier album d’Étienne Coppée sorti fin 2021. Bien sûr, ça parle d’amour et d’espoir. Bien sûr, il y a des chœurs, ces ami·e·s si précieux·ses en fond qui joignent leur voix et chantent leur joie d’être ensemble.

Des vents favorables

On a l’impression d’être dans le studio avec eux, d’entendre Étienne chanter juste à côté de nous. “Le vent se lève ce matin, j’ai décidé de vivre, bientôt je ne serai plus le même”. On tourne une première page, on va de l’avant. Il est encore question de vent, de vie, de quotidien qui rappellent encore une voix chère au cœur de l’artiste. “Autour de moi” est sans aucun doute l’une des plus belles chansons de Et on pleurera ensemble. L’alternance mineur-majeur, couplets-refrains, agitent nos cœurs de guimauve telles des montagnes russes. Le refrain tout en arpèges de guitare acoustique est rempli peu à peu de différentes épaisseurs et textures, flûte, piano et vagues de voix qui déferlent comme une marée. Une brise d’amour nous saisit au cou pour ne plus nous lâcher jusqu’à la dernière minute de craquements, de voix et de piano en retrait.

C’est un premier album chaleureux et réconfortant que propose Étienne Coppée. Neuf chansons bonbons qui ruissellent de sentiments (sous toutes leurs formes). Sept gâteries et deux interludes instrumentaux à savourer lentement, et à décortiquer avec précaution pour continuer à se laisser flotter sur ces mélodies enveloppantes, sourire béats aux lèvres.

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En famille

Comment ne pas se joindre aux choristes de “Je n’ai jamais vu New-York” qu’on imagine rassemblé·e·s autour d’un même piano. Juste des cordes frappées et des voix qui chantent ce désir d’ailleurs, New York, Bangkok, Paris, Rio… en toute simplicité. Un plaisir que toutes ces nuances vocales, des soufflets d’irrésistibles harmonies, et ce bruit de la pédale du piano qui se relève à la toute fin du dernier accord. On y est, au studio, on vous l’avait dit.

D’ailleurs, un film musical a accompagné la sortie de l’album. Car “Le film c’est l’album au complet mis en images. Toute est dans toute.” explique l’artiste. Sans surprise, il y a beaucoup de beaux humains et de bonheur dans l’air dans ce court-métrage qui porte la patte de Guillaume Agier (entre autres).

Le soleil en bout de mire

Dans la veine des Tableaux d’une exposition de Moussorgski, l’accompagnement de piano de “Rien de plus grand” nous fait d’abord décrocher puis rêver champêtre. “Et on pleurera ensemble, des larmes de joie”. Le pouvoir du piano-voix est grand, encore plus est celui de ce refrain répété et scandé tel un gospel. C’est sans surprise ce refrain qui a donné son nom à l’album et qui résume d’une façon scandaleusement parfaite l’ambiance de ce premier long-jeu d’Étienne Coppée. Des chansons tristes, certes, de l’amour déçu, ok. Mais des proches tout du long et du recul sur la vie et sur ces émotions qui nous assaillent parfois. Surtout, cet espoir qui tout du long fait des apparitions en toiles de fond. Cela peut paraître évident, mais c’est bon de le rappeler : il y a toujours un ciel bleu et du soleil après une tempête. Toujours.

Après la radiante “Rien de plus grand” il est temps de clôturer l’album en toute intimité avec “Si c’est ça”, Étienne, un piano et un micro quelque part, pas loin. On entend Étienne sourire tout en chantant que si c’est ça, aucun doute… il aime de nouveau. Et on devine un train qui passe. Les barrières se relèvent et on traverse le passage à niveau le cœur gonflé d’amour avec la certitude que, quoi qu’il arrive, demain ça ira mieux.

Et on pleurera ensemble – Étienne Coppée (Simone Records)