Strasbourg Music Week 2025 : notre top 5 pour tes futures playlists

FESTIVAL – Trois soirs de concerts, trois soirs de découvertes, et beaucoup de coups de cœur à la Strasbourg Music Week 2025.

Cette année, outre des conférences passionnantes (coucou la santé des clubs en Europe, sortez en concert ! Soutenez les petites scènes, oubliez les zéniths !), de longues et belles soundwalks, des ateliers, des apéros, il ne faut pas oublier l’essentiel à notre programme de la Strasbourg Music Week. LES CONCERTS.

La première soirée est une carte blanche à Aurores Montréal pour une Eurovision alternative des plus réjouissantes. Mais sans note et sans classement. Alors pour notre top 5, on tâchera de respecter ce beau principe mais on ne peut pas s’empêcher tout de même de vous proposer notre sélection coup de cœur. Cinq artistes qui nous ont fait forte impression, et qu’on va s’empresser d’ajouter à nos playlists. Mais attention, cela ne veut pas dire que ceux sur lesquels on ne s’étendra pas ne valaient pas le coup. Au contraire. Parce que c’est ça “le problème” avec la Strasbourg Music Week. Tout vaut le coup d’être découvert, toujours. Et tout est incroyablement réjouissant et intéressant. Mais voilà, le cœur a ses raisons, tout ça tout ça.

Benni

On l’avait mise dans nos recos parce qu’on savait qu’on allait accrocher avec sa musique en guitare voix et sa voix de velours. Et ça n’a évidemment pas loupé. Un petit quelque chose de Julien Baker dans les aigus, une douceur digne de Markéta Irglová et un boulevard de possibilités qui s’ouvre devant elle. On imagine des cordes, des percussions en tout genre, un orchestre symphonique tout entier derrière elle pour faire prendre de l’ampleur à ses compositions aériennes et si délicates. Et en même temps, rien de plus n’était utile que ce pied de micro, ces deux guitares, et cette femme pieds nus devant nous à chanter ses “chansons tristes”.

Nûr

Un duo assez inclassable. Comment les décrire? Peut-être un mélange de dreampop et d’électro à synthés très très agréable à écouter dans une ambiance bleutée. Mais c’est lorsque clarinette et voix se mettent en avant qu’on décolle complètement. On se laisse porter par une beauté toute aérienne, enivrante, faussement légère et terriblement addictive. On n’avait pas été aussi emporté par de la musique électronique depuis Memoryhouse. Un mélange de nostalgie, de lumière, de brume qui se lève. La beauté.

M.A.O. Cormontreuil

Définitivement la palme du live le plus inattendu de cette Strasbourg Music Week. Déjà par la scénographie : ils sont au milieu du public et non sur scène. Ils sont placés en triangle, tournés les uns vers les autres sans pour autant nous mettre de côté. On y reconnaît une partie de la folle troupe de feu The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads (oui, à l’époque où on allait les voir en concert, ils avaient encore ce nom à rallonge), et on comprend alors que leur douce folie ne les a pas quittés. De l’indie pop sous acide, des beats imparables, et juste l’envie de danser et sauter sans discontinuer. Besoin d’énergie ? Trouve le concert de M.A.O. Cormontreuil le plus proche, c’est le meilleur conseil qu’on pourra te donner.

TedaAk

Et dans la série des performances qui remontent le moral et donne envie de sauter, le concert de TedaAk. Il arrive déguisé en Blanche-Neige pour son titre “Un jour mon prince”, dans lequel on comprend vite que le prince est mort. Ça pose le cadre. Tout le concert fera exploser les codes datés qu’on ne veut plus voir en 2025 (“Cist’aime”, “Bonjour Monsieur au revoir Madame”) à coup d’humour incisif, encouragera le public à prendre possession du dancefloor comme il l’entend et fera souffler un put*** de vent de liberté sur fond de tekno déjantée. TedaAk casse tout et nous laisse reconstruire dans la joie en nous rejoignant dans le public. Plus de TedaAk dans nos salles de concert please.

Le Talu

Fallait le faire pour réussir à me faire apprécier des excès d’auto-tune. Rien que pour ça, Le Talu gagne sa place dans ce top 5. Mais au-delà de ça, c’est de voir le public si complètement acquis, danser un slow, chanter sur “pédales love”, et être tellement au diapason de ce qui se passe sur scène. Et sur scène, c’est un mélange de rap, de pop, de trip-hop, qui prouve avec un flow si juste que l’intime est politique. Mention spéciale pour “INSORTABLXS” parce que gueuler “et la street, elle est à qui ? Elle est à nous. Les fachos nous détestent parce qu’ils sont jaloux !”, c’est quand même jouissif en ce moment. À passer et repasser dans toutes les prides de France.

https://www.youtube.com/watch?v=kJ3uYA7p3m4

Et n’oubliez pas d’aller écouter aussi tous les autres groupes incroyables si vous ne les connaissez pas déjà : Elizabete Balčus, Bandit Voyage, Blanche Biau, Laura Cahen, Dews Pengahorn, Florence Besch, Devore, Ucci Why, Caesaria, Dance Divine.

À l’année prochaine pour la prochaine édition !