Rendez-vous avec Malaka à l’auditorium d’Épagny

LIVE REPORT – À Annecy, voyage en vue avec les sœurs du duo Malaka. Un moment envoûtant, entre danse et musique.

Ce soir, j’avais un rendez-vous un peu intime avec Malaka à l’auditorium Le Tremplin d’Epagny. Soixante-douze places assises, toutes occupées par des spectateurs bien décidés à partager un moment de douceur.

Ce concert était programmé dans le cadre du festival Attention les feuilles !, qui met à l’honneur la chanson sous toutes ses formes durant 14 jours à Annecy et alentours. Malaka, c’est avant tout deux sœurs : Lorina et Sacha Moisa, originaires de Roanne. Nées en Guadeloupe, elles sont là pour nous emmener avec elles durant 1h15. Un voyage riche en couleurs et plein de partage. Accompagnées par Timothée Faure aux percussions, les filles chantent et dansent, s’agenouillent pour nous chuchoter leurs petites histoires et sourient, vraiment heureuses d’être avec nous ce soir. C’est ça Malaka !

Nées d’un papa guadeloupéen qui dansait le zouk dans leur cuisine, elles ont été immergées dans l’art dès leur plus jeune âge. Mais c’est durant le confinement seulement qu’elles se mettent à la musique. Et quelle bonne idée ! Leur son est à l’image de leurs origines et influences : un métissage de rythmes dansants et ensoleillés. De l’afro-soul comme elles aiment la qualifier. Dans leurs textes, elles parlent d’elles, du monde qui nous entourent, de leurs racines, et ça nous parle à nous ! 

Musique et corps

Et parce que pour elles, musique rime avec danse, c’est avec tout le corps qu’elles s’expriment! Sacha surtout, qui se laisse aller à des mouvements décomplexés. Leurs corps répondent à la musique comme à un appel profond. Ils ne dansent pas, ils s’accordent aux pulsations qui viennent de leurs racines. Elles dansent pour elles et pour nous aussi. Elles sont ancrées sur la scène, pieds nus comme pour être bien présentes et plus près de leur public.

En cela, la petite salle de l’auditorium du Tremplin est idéale. Comme si ce trio était invité chez nous, dans notre salon. Il nous raconte une histoire et on est captivés, transportés avec eux vers un endroit ensoleillé et coloré. On aurait quand même bien aimé pouvoir se lever et se trémousser au son des percussions envoûtantes de Timothée. Ou encore quand elles nous proposent leur nouveau single “Ulo” enregistré avec la brésilienne Flavia Coelho.

Malaka, une histoire de famille

Leurs textes sont des odes à la vie, un appel à se défaire de ses complexes, à aimer ses différences, sa coupe afro et son corps ! Si c’est le secret pour trouver le sourire comme elles, alors on a très envie d’y croire ! Elles rayonnent et leur complicité est magnifique sur scène. Elles se comprennent avec un regard, un geste. D’ailleurs, c’est une véritable histoire familiale car leur grande sœur Maëva est aussi de la partie pour gérer le merch ce soir et la DA du dernier clip par exemple. Elles tirent leur inspiration de leur histoire, de leurs racines qu’elles ont appris à apprivoiser et qu’elles assument haut et fort en musique.

Ça nous fait du bien d’entendre leurs mots à la fois simples mais si profonds. Avant un rappel avec une reprise de Stromae si bien choisie, “Ave Cesaria”, elles choisissent de terminer avec leur titre “Puissante” et ces paroles qui résonnent encore en nous : “Guette tout l’espace qu’il y a entre nous et le ciel / Assez pour envoler les remarques déplacées / Assez pour t’écouter toi / Et ignorer l’assemblée” . Voilà, tout est dit et avec douceur mais puissance. Tellement elles !

Texte et photos par Cl-ear