Charlotte Brousseau et Claudie Létourneau, un plateau double plein de promesses
COMPTE RENDU — On est allé profiter d’un affiche double au Verre Bouteille. Charlotte Brousseau et Claudie Létourneau s’y retrouvaient dans le cadre de Coup de cœur francophone.
Même si la grève historique des transports en commun est terminée à Montréal, je me décide à rejoindre l’avenue Mont-Royal à vélo. Habillée comme un oignon sur roues, je slalome tranquillement entre flaques de pluie et de neige vers le Verre Bouteille. Ce soir, Coup de cœur francophone se poursuit avec une affiche 100% féminine qu’on ne voulait pas manquer. Mais entre être un peu en avance et être trop en avance car on a mal regardé l’horaire, il y a donc 1h20 à attendre. Je ronge mon frein (pas celui de mon vélo tagada tchin–tchin) en buvant du cidre, je suis impatiente !
La fascinante Charlotte Brousseau

21h15, Charlotte Brousseau débarque d’abord seule sur scène, sa guitare haute sur le buste, avant d’être rejointe par ses trois musiciennes. Une nouvelle configuration depuis la dernière fois qu’on a vue Charlotte aux Francouvertes cette année. C’est parti pour un set d’une heure de vagues et d’embruns musicaux. Charlotte et son chaos (c’est elle-même qui le dit) se transforment sur scène en fée étrange et attachante qui sait amuser autant qu’elle fascine et émerveille. Elle joue une nouvelle chanson d’entrée de jeu, suivie des titres de son dernier album. Plus de fleurs que de fleuve est sorti en mai dernier et a été co-réalisé par Antoine Corriveau, présent ce soir-là.
Entre baleine, fleuve, glaciers, oiseaux et tourterelle triste (interprétée à la flûte à bec), Charlotte Brousseau a selon nous ce lien et ce don de retranscrire la nature comme peu savent le faire. Elle incarne chaque syllabe de ses textes, même dans sa reprise de “Northern Sky” de Nick Drake, transposée en “Ciel noir”. Ou quand elle rejoint avec cran le piano au milieu du public pour jouer “Les rêves que j’ai”. Le rendu de sa musique est organique, pur, sincère, agrémenté par la contrebasse d’Albertine Poirier et la batterie-accessoires de Marlie Robertson. Dans le sillage de son timbre de voix à elle (qu’on reconnaîtrait parmi 1000 autres), l i l a vient en soutien vocal épatant.

Charlotte invite la journaliste Élise Jetté et l’artiste Catherine Leduc pour chanter “J’entends la neige” avec elle et ses musiciennes. Elle a un troisième invité, Jérémie Carvalho, un ami et musicien. À deux, ils interprètent entre autres “Douce” en guitare-piano-voix. Un moment suspendu. Le set prend fin avec l’enlevante “Entre les balcons”. Ça confirme tout le bien qu’on pense de Charlotte Brousseau et de son projet qui mériterait selon nous bien plus de lumière.
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La pétillante Claudie Létourneau
Changement d’ambiance avec Claudie Létourneau, toujours aux cheveux roses, paillettes sur les joues et sourire contagieux. On garde un bon souvenir de son passage aux Francouvertes en 2023. Depuis ce temps, la jeune femme est en préparation d’un album co-réalisé avec deux des musiciens qui l’accompagnent sur scène ce soir, le bassiste Antoine St-Onge (Malaimé Soleil) et le batteur Ismaël Chagnon. En plus, à la flûte traversière du tonnerre et voix, Charlotte Paradis (aussi sa coloc !). La plupart des chansons qu’elle joue ce soir-là sont des nouvelles.

Claudie est pétillante et pleine de pontentiel. Malgré une petite inégalité de ses compositions, on a plaisir à découvrir un peu plus son univers pop (“Parapluie”). Avec un penchant pour ses chansons tristes. Notamment “Notre bateau coule” qui tourne toujours dans nos playlists depuis qu’on l’a découverte aux Francous. Elle invite également Charlotte Brousseau à la rejoindre, après une petite répétition ensemble seulement. Les deux femmes chantent “Je ne sais pas quoi faire”, au piano et voix. Une ballade mélancolique sur le fait de se retrouver démunie face au chagrin et aux anxiétés d’un proche. Elle la dédie d’ailleurs à la meilleure amie présente dans la salle, et on la sent particulièrement émue.
Celle qui d’habitude est derrière les comptoirs de bars, semble très à l’aise derrière son synthétiseur. Elle se retient de danser pour jouer son premier single en rappel “Mes jambes à mon cou” ne pouvant faire les deux à la fois. Avant ce rappel, on découvre sa chanson préférée, qu’on appellera provisoirement “Fusée”. Et on peut d’ores et déjà vous dire qu’on a hâte de pouvoir la glisser dans nos playlists de chansons préférées et de l’écouter en boucle.
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Photos : Emma Shindo
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