Festival de la poutine 2023 : allégresse à la grand-messe
COMPTE-RENDU – Clôture du Festival de la poutine de Drummondville avec les Cowboys Fringants, très attendus. On vous dit tout.
Quel bonheur de retrouver les terres de Drummondville pour le fameux Festival de la poutine ! On adore cette ambiance gustative et festive, complètement québécoise, dont la programmation du samedi soir nous tapait dans l’œil : Jeanne Côté, Thierry Larose, Valaire et Les Cowboys Fringants.
Jeanne Côté, notre coup de cœur relève de l’année
Jeanne Côté brise la glace pour le tout premier set de cette dernière journée du festival. Le public, encore occupé à déguster les poutines les unes après les autres, s’approche timidement. Pas facile, mais elle y va joyeusement, avec le sourire, son piano et ses trois musiciens.
Grande gagnante des Francouvertes 2023, Jeanne Côté enchaîne ses compositions intimistes, portées par des mélodies au clavier : “J’suis là”, “Ouragan”, “Touché-coulé”, “Suite pour personne”, “Vent d’ouest”, “Y peut mouiller”. C’est rythmé, c’est joli, sa voix s’impose, nette et charmante. Son univers parfois planant et mélancolique, parfois emballé et joyeux, réchauffe et fait dodeliner les têtes, balancer les épaules, bouger les pieds dans ce coin du festival.
Parmi les titres de son premier album, Jeanne Côté glisse deux reprises : Fiona Apple et Kate Bush, qui électrisent la foule dans des rythmiques plus rock. Un show mené du début à la fin avec un plaisir manifeste.
Thierry Larose, au top
Le public est ravi lorsque Thierry Larose entre en scène avec son band recomposé (Lysandre Ménard remplace Lou-Adriane Cassidy et Léo Leblanc du groupe blesse relève Alexandre Martel). Direct, les paroles hachées de “Portrait d’une Marianne” mettent une ambiance électrique et on remarque une réelle connivence entre la scène et la foule qui se rassemble. Avec “Club vidéo”, la voix éraillée de Thierry confirme la teneur rock de son show, suivi de “Si tu comprends pas maintenant (tu comprendras peut-être jamais)”, hyper rythmé et joyeusement hargneux.
Avec “Baleine et moi”, les corps se balancent dans un slow en l’honneur de cette baleine s’étant un jour perdue dans le fleuve Saint-Laurent, une ballade qui se termine par un solo du bassiste (Sam Beaulé) interprétant le chant du cétacé.
L’ambiance enjouée reprend avec “Plein prix”, “Cantalou” et “Les amants de Pompéi” repris en chœur par le public qui passe, sans aucun doute, un très bon moment !
Les fantasques et merveilleux Valaire
Impossible que Valaire passe inaperçu, impossible ! Car le band a misé sur le style, et la qualitey : l’entrée en scène des cinq gars se fait au pas et en musique, toutes trompette et saxophone dehors, lunettes de soleil, vestons sans manches, assurance et envie de conquête. Le groove s’empare de la scène, déborde sur le public, qui est conquis en 5 secondes. Alan Prater se saisit du micro, ça danse avec joie, ça funk avec classe.
Les titres s’enchaînent sans temps mort : “Golden Rule – Do the Oobopopop”, “Ave Mucho”, “I Wanna”, “By My Side”, “That Depends on You”. Voilà une transe dansante qui rend heureux. La performance est travaillée, le plaisir est au rendez-vous pour tout le monde, on en redemande ! Le show ayant débuté plus tôt que prévu, on comprend alors que c’est pour nous permettre de courir voir les Cowboys (et eux aussi). Mais avant, ils nous régalent d’un rappel de reprises pop et hip-hop afin de finir de nous brûler les ischio-jambiers.
Les Cowboys Fringants, l’institution québécoise par excellence
Tête d’affiche de cette 16e édition du festival, Les Cowboys Fringants étaient voués à faire sensation ce soir-là. Confirmé quelques jours avant seulement, le groupe a fait trembler, chanter, s’agiter le public venu en très très grand nombre. C’est packté, c’est dense, des milliers de casquettes bien québécoises, de “ti-culs” sur leurs épaules, de fans en transes qui dansent la gigue. Après les poutines, c’est l’heure d’enchaîner les bières, et les grands succès : “La reine”, “Droit devant”, “Plus rien”, “Le shack à Hector”, “Toune d’automne”, “En berne”, “L’Amérique pleure”, “Pub Royal”, “Tant qu’on aura de l’amour”, “Marine marchande”…
Le public chante à tue-tête chacune des chansons, c’est la grand-messe ! Une histoire d’amour entre la foule et le groupe, qui, sur scène, donne tout, d’une énergie hallucinante. À eux huit, ils livrent plus de 2 heures de concert et concluent sur “Les étoiles filantes”, ouvrant la voie d’une marée d’étoiles dans le public aux anges.
Texte : Hélène Gadé – Photos : Emma Shindo
Notre festival en vidéo :
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