CCF21 : Etienne Dufresne, Valence, Thierry Larose, Vendôme, Charlotte Brousseau…
LIVE REPORT – Retour sur notre première semaine du Coup de cœur francophone 2021. Plein de belle musique dans nos oreilles, entre valeurs sûres et découvertes live, on n’a pas chômé.
Gros plaisir de que retrouver le Coup de cœur francophone et sa programmation alléchante au possible. Impossible de ne pas répondre présent à ce festival de concerts principalement d’artistes et groupes émergents, qu’on avait hâte de revoir, ou de découvrir pour la 1re fois sur scène. Voici un condensé de notre première semaine, du Ministère au Verre bouteille en passant par l’Ausgang Plaza.
Titelaine
C’est l’heure d’enfiler sa tuque et de filer sur la Plaza St-Hubert pour le tout premier concert de notre Coup de cœur francophone 2021. Le premier d’une longue série. Direction l’Ausgang Plaza et sa salle de réception-concert pour Titelaine. C’est leur 2e fois dans ce lieu quelques semaines, puisqu’ils lançaient au début du mois d’octobre leur tout premier album.
On se souvient du projet de Loukas et Gabrielle aux Francouvertes 2019. Depuis ce temps, le duo électro-pop a mis au monde On veut vivre notre vie en vacances, qu’ils interprètent en quasi intégralité pour le public disséminé de l’Ausgang. Derrière leurs machines et leurs stands, le duo danse, se sourit et échange de place à coup de pirouettes synchronisées. Les paroles sont imagées et colorées, sans prise de tête, et les accompagnements légers sentent encore l’insouciance de l’été.
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Valence
Grâce au miracle de la Saint-Charles, on enchaîne notre 1re soirée du Coup de cœur francophone au Ministère où le plateau double Ariane Roy + Valence affiche complet depuis des semaines. On rate Ariane Roy malheureusement, mais on arrive à temps pour voir, ou plutôt revoir le projet de Vincent Dufour suite à la sortie de son 1er album. Le set est bien rodé, les musiciens assurent toujours autant, mais l’ambiance est certainement la plus festive de tous nos concerts de l’année rassemblés.
Le public se lève et se déhanche dès les premières notes de “Parasols” si bien que Valence doit vite rappeler les consignes sanitaires et l’obligation de porter son masque une fois debout. Ça n’arrête pas le Ministère, complètement acquis à la cause du groupe, qui ne peut plus contenir son excitation lors de la 1re interprétation d’ “America” (qui sera rejouée en rappel, à la demande du public). Valence est survolté tout du long, mais parvient à relativement ralentir les rythmes cardiaques avec “Didi” et une émotive reprise de Claude Dubois (“Laisser l’été avoir 15 ans”) en guitare-voix. Décidemment, on ne se lassera jamais de le voir sur scène.
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Charlotte Brousseau
Singulier lieu de rendez-vous que ce sous-sol de l’église Saint-Ambroise dans Rosemont. Des chaises d’école ont été installées en demi-cercle face à la scène transformée en un château fort fait de carton. Charlotte Brousseau ouvre notre 2e soirée au Coup de cœur francophone. En trio (Antoine Bourque et Raphael Laliberté-Desgagné à ses côtés), la Québécoise présente les chansons de Boucles son 1er EP paru fin 2020 dont on vous avait parlé ici.
Si on devait ne conserver qu’un seul mot pour qualifier ce set, ce serait définitivement “délicat”. Que ce soit le saxophone et la clarinette imitant le vol des bernaches, le jeu de la guitare telle un violon ou une harpe, les interventions de la flûte traversière par vagues… Nos cœurs se fissurent en écoutant “Perle de silence” qu’elle a écrit pour plusieurs de ses proches lui ayant confié vouloir s’ôter la vie. Charlotte Brousseau, son timbre de voix vibrant et son regard passionné parviennent à plonger le public dans une sorte d’état second où la nature ne fait plus qu’une avec vous, nous berce et nous émeut. Enfin, quelle incroyable chanson que “J’irai”, ode à la rivière Yamaska, qu’on aurait pu continuer d’écouter en boucle (sans mauvais jeu de mot).
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Etienne Dufresne
Avec Excalibur, son premier album écrit en partie pendant le confinement, Etienne Dufresne n’avait pas encore eu l’opportunité de le présenter avec toustes ses musicien.ne.s, et pas dans sa ville de cœur-haine qu’est Montréal. Une pierre, deux coups, le voilà entouré de sa forteresse de carton, chapeau de troubadour sur la tête, ses cinq musicien.ne.s déguisé.e.s en elfe, moine ou encore bourreau. Même Félix Petit, qui a produit l’album, est de la partie pour des solo enflammés de saxophones.
Bien qu’un peu de timidité se fasse ressentir sur les premiers titres, il interprète ensuite avec fougue et assurance les titres de son album et certains de son EP Sainte-Colère notamment “Fantômes” (accompagné aux claviers et voix par la très bonne Lysandre Ménard) ou “Rodage” et “Copains” pour une parenthèse sexü, solo de guitare lancinante et lumière rose à gogo. Le public est très réceptif (et fort nombreux, puisqu’il a fallu rajouter des chaises de tous les côtés) et on a parfois l’impression de se retrouver dans un spectacle de secondaire (lycée ndlr), l’événement à ne rater sous aucun prétexte. Ca rit fort, ça crie, ça chante et ça se lève sans hésitation après “Jolicoeur” pour un rappel attendu, qui conclut la soirée de la plus réjouissante des façons.
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Pataugeoire
Le Ministère n’est pas encore rempli à pleine capacité lorsque Pataugeoire (Agathe Dupéré de son nom civil) débarque avec ses deux musiciens (Raphaël Léveillé à la batterie et Marc-André Labelle à la guitare). Pataugeoire est en trio, une nouvelle configuration que les trois musiciens semblent beaucoup apprécier car ils ont tout réarrangé pour l’occasion. La Québécoise à la basse présente les chansons de son mini-album sorti en avril de cette année. Elle “casse” aussi des nouvelles chansons, dont sa préférée du moment, la notre également bien qu’on ne connaisse pas le titre.
Pataugeoire n’est pas dans le genre radio de grande écoute. Celle qui se décrit comme emo-aquatique, a un univers proche de ceux de Phoebe Bridgers, Lucy Dacus et consœurs de talent. Le timbre est parfois très doux-neutre pour ensuite résonner avec force lors de séquences où les rythmes se brisent et les mélodies sont dissonantes. Contrairement à l’EP à consonnance folk, le tout est très électro-rock-planant, pas bien gai, mais nous plonge dans un état d’introspection bien agréable.
Thierry Larose
On ne raterait pour rien au monde un concert de Thierry Larose à Montréal. Chaque fois qu’on le voit, que ce soit sur le toit d’un bus ou au chaud dans le Ministère, les arrangements ont été légèrement modifiés et on redécouvre les titres de son album différemment. Entouré de Sam Beaulé (basse), Charles-Antoine Olivier (batterie), Lou-Adriane Cassidy (voix, guit et tambourin) et Alex Martel (guitare), Thierry Larose a un grand sourire aux lèvres quand il ne head bang pas avec Lou-Adriane. D’ailleurs, celle-ci fait un remarquable soutien vocal, harmonies et duo (sur la nouvelle chanson “Demain, demain”). On ne peut pas non plus passer à côté des excellentes interventions d’Alex Martel pour qui la guitare n’a vraiment aucun secret.
Le Ministère est complet et on est pris dans un public de connaisseur.seuse.s qui trépignent sur “Cantalou”, sautent sur “De la perspective d’un vieil homme” et exultent lorsque les premières notes des “Amants de Pompéi” se font entendre. Malgré de la fatigue vocale, la mission est relevée haut la main pour Thierry Larose. En témoigne ce public chantonnant ses chansons en retournant vers le métro.
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Vendôme
Les dimanches soirs sont rarement très joyeux. Mais quand on a l’occasion d’aller voir Vendôme au Verre bouteille, la soirée s’annonce sous les meilleurs auspices. On n’avait pas encore eu la chance de voir le groupe québécois en vrai, seulement lors de leur passage aux Francouvertes en virtuel cette année. Les garçons ont bossé fort, et le rendu live est chaleureux et la performance léchée. On découvre toutes leurs chansons pas encore parues, et même une nouveauté toute fraîche à laquelle le public est invité à trouver un titre, contre une bière. Fair !
Derrière Bruno St-Laurent (clavier-clarinette), Cédrik St-Onge (batterie), Marc-Antoine Beaudoin (chant-guitare) et Tom Chicoine (basse) tous habillés en chemises blanches-cravates-bolo, des ballons “Party Adisq” ont été accrochés. Le groupe s’en amuse, faisant référence à plusieurs reprises au Gala de l’industrie musicale québécoise ayant lieu en parallèle de leur show, en grandes pompes (mais sans after cette année).
Au Verre bouteille sold out, à l’opposé, l’ambiance est bon enfant, entre soirée familiale et party d’anniversaires, gin tonic, lumières fluo et petits chapeaux pointus. Les garçons se font clairement très plaisir à jouer enfin face à des humain.e.s enthousiastes. Tout est bien fait, tout a été travaillé avec soin. Pour finir la soirée avec la touche d’humour qui les caractérise, leur rappel est un hommage à quelques gagnant.e.s de l’Adisq : un “Temps des cathédrales” digne des Choristes et un “Shack à Hector” des Cowboys Fringuants vendômisé pour l’occasion.
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On fait une pause et on revient la semaine prochaine pour la suite du Coup de cœur francophone !
Crédit photo : Emma Shindo
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